Monnerech

... mais pas évident. Le secteur du bâtiment représente une part significative des gaz à effet de serre (GES) mondiaux. On parle souvent d'empreinte carbone dans le domaine de la construction, exprimée par exemple en kg CO₂‑éq. Dans de nombreux pays, comme dans le nôtre, on met l'accent sur la performance énergétique (consommation d'énergie) des bâtiments, en les classant en différentes catégories (A, B,...). Mais par exemple la France va plus loin: depuis début 2022, la RE 2020^*) est applicable. C'est l'évolution logique d'anciennes réglementations, et quelques années d'expérimentations leur ont permis de développer des règles plus ou moins simples qui imposent des performances énergétiques encore plus contraignantes, mais ce qui est nouveau, c'est l'imposition d'un seuil maximum de l'impact environnemental du bâtiment sur son cycle de vie complet, en prenant en compte les bénéfices éventuels après la fin de vie (par exemple, la réutilisation ou le recyclage de matériaux). À ces fins, une Analyse du Cycle de Vie (ACV) permet de calculer les émissions du bâtiment sur son cycle de vie qui doivent être inférieures à un seuil imposé par la réglementation (exprimé en kg CO₂‑éq/m² de surface), seuil qui par ailleurs diminue petit à petit chaque année.

Il est clair que l'implémentation de telles exigences n'est pas facile au début, mais si on veut réduire notre consommation d'énergie et le bilan carbone des nouvelles constructions, c'est un moyen très efficace. Les architectes et les ingénieurs doivent faire des choix intelligents concernant les matériaux à utiliser, et se passer de matériaux qui ont un fort impact environnemental. Adieu les matériaux bon marché mais très polluants! Bienvenue aux matériaux de construction à faible empreinte carbone, biosourcés, etc. Est-ce que la conséquence est une augmentation du coût des constructions? C'est fort probable, mais c'est le prix à payer si on veut protéger notre planète!

Pourquoi est-ce qu'une telle règlementation n'est pas encore en vigueur au Luxembourg? Bonne question. Nous n'avons pas la réponse, mais en général, les entreprises sont assez réticentes à l'introduction de ce type de contraintes supplémentaires, même si cela peut avoir un impact très positif sur l'environnement.

Que pouvons nous faire? Pas grand-chose me direz-vous. Si l'environnement nous préoccupe vraiment, pourquoi est-ce qu'une petite commune comme celle de Mondercange ne lancerait pas des projets pilotes en collaboration avec des architectes et des ingénieurs luxembourgeois? Si cela fonctionne en France, il n'y a pas de raisons pour que cela ne fonctionne pas chez nous. L'avantage c'est que la méthode existe déjà, et même si elle n'est pas parfaite, pas besoin de réinventer la roue!

^*) Réglementation environnementale RE2020 | Ministères Écologie Énergie Territoires (ecologie.gouv.fr)

Publié le 29/06/2022